dimanche 25 mars 2012

APRES LE COUP D'ETAT MILITAIRE


Tournons - nous vers l’Avenir !
Le caractère inédit de la nouvelle configuration socio - politique de la République du Mali demande qu’on s’y attarde quelque peu !  Ne nous évertuions pas seulement à vouloir se livrer à une quelconque gymnastique intellectuelle, aussi objective peut –elle être,  pour indexer telle ou telle personnalité, comme étant les seules responsables de ce qui ressemble aujourd’hui à un fiasco national. Contentons nous seulement de faire l’Etat des lieux.
Notre pays vient de connaître un coup d’Etat militaire mené par les hommes du jeune Capitaine Amadou Haya Sanogo. Si ce coup de force s’est opéré, dieu soit loué presque sans effusion de sang, force est de reconnaître qu’il plonge le Mali dans une  instabilité politique assez déplorable. Instabilité que tous les démocrates appréhendaient, quand on sait l’impasse dans lequel cela a précipité, dans pareil cas, nombre de pays africains.
Même si la vie commence à reprendre son cours normal à Bamako et dans les autres localités, il convient de noter que les pillages et autres actes de vandalisme visant les dépôts et édifices publics à Bamako, ayant suivi ce putsch, laissent les traces d’une ville où pratiquement tout doit être refait.

On ne peut pas comprendre cet ultime chamboulement intervenu au sommet de l’exécutif, sans jeter un œil critique sur l’immense sentiment de frustration qui s’est emparé des Maliens dans leur grande majorité. Et de toutes ces préoccupations dont nos compatriotes n’arrêtent plus, depuis 5 ans maintenant, de se plaindre, celle qui aura été l’élément déclencheur aura été effectivement l’élément de trop. A savoir la progression des forces rebelles qui n’arrêtaient plus de gagner du terrain sur tous les fronts face à une armée malienne démotivée, sous-équipée et livrée en pâture, à un tel point que même les appels au secours et autres cris de détresse, de la part des militaires, n’étaient plus audibles par les locateurs de Koulouba.
De même, nombreux sont les Maliens qui soupçonnaient le président ATT de vouloir laisser la situation se pourrir, cela dans l’espoir que le pays puisse se retrouver face à un état d’urgence. Ce qui par la suite amènerait les autorités à reporter sine die les élections présidentielles prévues pour le 29 avril 2012. Attachés, à juste raison, à l’intégrité de leur territoire tout en étant fiers de leur armée, les Maliens se sont vite sentis touchés dans leur amour propre !  Et le ras-le-bol général était palpable. 
A cela, faut-il le préciser, est venu s’ajouter le problème des élections présidentielles qu’il fallait organiser dans un délai relativement court. Sans compter que le régime du président ATT qui, après une décennie de règne, à bout de souffle, portait visiblement les stigmates d’une usure assez prononcée !  
Cette ruine du pouvoir ATT s’est traduite par un certain laxisme dans la gestion des dossiers brûlants de l’ère : École, Crise politico-militaire au nord, corruption généralisée notamment au niveau de l’accès à la fonction publique… Bref tous les ingrédients propices à l’amorce d’un soulèvement populaire était réunis.
C’est le moment de rappeler que nous ne saurions cautionner un coup d’Etat militaire, surtout dans un pays comme le nôtre, cité en référence, à juste raison, comme étant un exemple de réussite démocratique ! De même que nous regrettons la mise en écart de ce pays, fervent pro-panafricaniste, de toutes les organisations régionales et sous-régionales.
Toutefois, la particularité du contexte nous oblige au réalisme ! La question  à la quelle nous devons tous ensemble répondre est de savoir ce que l’on peut faire pour remettre le train Mali sur les rails de la paix, de la cohésion sociale et de la prospérité économique. Rien de tout cela n’est possible que dans un contexte de stabilité politico- institutionnel.
 C’est la raison pour laquelle, je suis d’avis qu’il faut que tout un chacun de nous mette du sien pour aider et accompagner ce nouveau régime du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat ) à réussir sa transition. Il reste entendu que la transition débouchera  nécessairement sur  l’organisation d’élections libres et transparentes !  En ce qui nous concerne personnellement, nous tâcherons, par des écrits et autres actes patriotiques, à tout mettre en œuvre afin qu’ensemble ce pays puisse renouer avec sa réputation d’antan. Comme le disait l’ancien président Guinéen Ahmed Sékou Touré « la vie d’un homme va de zéro à une centaine d’années, celle des peuples va de moins (-) à plus (+) l’infini ».
Que Dieu Guide le Mali                                                                      
                                       Boubacar Mody Sacko

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