lundi 31 octobre 2022

Le Mali nouveau à la quête de son indépendance

                




                                                                   

Le vent de la liberté qui secoue les fondements mêmes de l'ordre international, qui nous gouverne actuellement, est également en passe d'ébranler toutes les 
certitudes de la France quant à la conduite à tenir face au désir d'émancipation de certaines de ses ex-colonies d'Afrique. Sur ce continent, le nombre de régimes politiques décidés, sous la pression d'une société civile de plus en plus aux faits de l'actualité, à la faveur d'une démocratisation d'Internet, de faire appel à d'autres partenaires ne fait que croitre : La Centrafrique, le Mali, l'Ethiopie, l'Ouganda, le Cameroun, le Burkina Faso… Et au nombre de ces pays, le Mali qui vit une crise sécuritaire d'envergure, représente à lui seul un cas d'école. Car, le pays a carrément décidé de rompre avec la Métropole tout partenariat stratégique au profit d'autres partenaires comme la Turquie, l'Iran, la Chine mais surtout la Russie. Cette rupture historique, dans sa forme comme dans son fond, n'est pour autant pas une surprise. Vue la manière peu professionnelle avec laquelle le président français, Emmanuel Macron en personne, a traité le dossier, il n'en pouvait être autrement. Et Rarement le quai d'Orsay, quant à lui, a tant brillé par son manque de vision.   


Comment la France a perdu la partie  


On appelle Françafrique : les accointances et autres cachoteries entre copains, de part et d’autre de la méditerranée. Elle se manifeste notamment par la corruption de nos élites et des pratiques mafieuses savamment orchestrées par la France sur le continent. Et ce, afin de défendre ses intérêts tout en permettant aux présidents africains de s'éterniser au pouvoir. Tout cela, à l'insu et sur le dos des pauvres populations africaines. En revanche, les quelques rares chefs d'Etat patriotes qui s'opposent aux intérêts vitaux de la Métropole se retrouveront de facto dans le collimateur de Paris. S'en suivront alors des menaces, des tentatives de déstabilisation, le financement et l'équipement de rebellions armées etc. C'est l'une des manifestations les plus abjectes du néo colonialisme français. Or, depuis l'avènement de l' Internet, des médias sociaux et du pluralisme médiatique, la donne est en train de changer. La jeunesse africaine qui ne s'intéressait que très peu à l'actualité politique à l'échelle internationale, il y a quelques décennies, se retrouve aujourd'hui au même niveau d'information que n'importe quel responsable politique. Plus intransigeante par rapport à tout ce qui touche à la souveraineté de surcroit, c'est une jeunesse citoyenne qui intervient plus que jamais dans le débat politique et dont la voix compte. 


C'est dans cette dynamique qu'il faut inscrire les coups d'Etat successifs ayant eu lieux dans les pays de la sous région sahélienne. Ces coups de force sont l'expression d'un très profond mécontentement populaire. ils sont, dans la plupart des cas, l'aboutissement de plusieurs mois de mobilisations populaires réprimées dans le sang. Au Mali par exemple, la médiocrité du régime d' IBK était si patente que la France ne pouvait nullement agir face à l'ampleur de l'évidence. 

  
Nulle question pour nous de verser, dans cette tribune, dans des invectives inutiles contre la France. Il importe tout de même de jeter un regard critique sur l'attitude, la stratégie et les solutions que la diplomatie française a mises en avant, depuis le coup d'Etat contre le régime de IBK le 18 août 2020, afin de maintenir le Mali dans son giron. Il faut dire que la France a essuyé toutes les difficultés à comprendre les jeunes officiers qui renversèrent Bah N'Daw, huit (8) mois plus tard, sous la direction du colonel Assimi Goïta. C'est de cette incompréhension que va découler toutes les maladresses de la Macronie. 


Le premier élément d'importance qui, a nos yeux, se trouve à la base de ce fiasco tient à la communication même du président Macron. Du point de vue de la forme, il a privilégié les prises de paroles publiques (Conférence, forum et autres réunions) pour s'adresser aux chefs d'Etat souverains d'Afrique. Le but d'un tel exercice n'est pas en réalité de communiquer, mais plutôt de paraître et de menacer. Pourtant, quoi de plus dynamique que de se déplacer, quand il s'agit des dossiers sensibles, pour avoir un tête -à-tête, un dialogue. Et plus étonnant encore, il se trouve que Monsieur Macron aime prendre des libertés avec la réalité des faits. Le respect dû à ses paires n'est pas sa priorité. C' est un narcissique. c'est-à-dire qu'il s'aime beaucoup, il aime beaucoup s'écouter… Il croit sincèrement que ses interlocuteurs ne le valent pas et cela ressort dans son discours et son gestuel. Sa pédagogie consiste plus à faire peur qu'à se faire comprendre. Jamais, Emmanuel Macron n'a parlé à Assimi Goîta et Choguel Maïga encore moins au Peuple malien. Mais plutôt à lui même et à son électorat.. 


Le second motif qui explique cet cuisant échec concerne évidemment la stratégie que paris a privilégiée douze mois durant. A savoir, la politique de l'intimidation et de la déstabilisation. Mais là aussi, nous pouvons constater l'amateurisme et la faiblesse des réseaux de renseignement français au Mali. Pour combattre un ennemi il faut le connaître. Partir seulement du postulat que la France est chez elle ici en Afrique, et que les Africains francophones ne sauront jamais s'affranchir du tutelle néo coloniale, a été une grosse erreur d'appréciation. Comment le quai d'Orsay n'a pas pu voir que ces jeunes officiers qui ont décidé de "rectifier la trajectoire de la transition'' allaient leur mener la vie dure, qu'ils étaient d'une popularité inédite dans ce pays, que c étaient des patriotiques résolument décidés de sortir leur pays du gouffre ? Comment ont - ils pu croire que les tentatives de déstabilisation, avec la complicité active de quelques présidents de la CEDEAO à la dévotion de la Métropole, pouvait venir à bout de tout un peuple débout dernière leurs élites politiques, peu importe qu'ils soient militaires .   


En fin, le manque de vision géo stratégique qui caractérise la politique internationale française, depuis l'élection de Macron, a contribué à plus d'un titre à discréditer davantage ce pays dans les pays francophones d'Afrique. Le commun des mortels sait pertinemment que la France ne fait pas la guerre au sahel par charité. Elle y est pour défendre ses intérêts. A partir de là, soutenir que la France partira dès que le groupe russe, Wagner, aura mis les pieds au Mali, a été un non sens diplomatique. En défendant urbi et orbie cette thèse, Paris a précipité Bamako dans les bras de Moscou. Le simple fait de s'accrocher sans discernement à ce principe prouve que Jean-Yves Le Drian et ses collaborateurs ignoraient à tel point l'armée française était devenue indésirable au Mali. L'on est en droit de se poser la question de savoir quelle était la ligne directrice de Macron, tant les contractions au file des semaines devenaient quasi quotidiennes. Bref, ce fut le flou total. En réalité, c'est l'Elysée qui a rendu la tâche facile à Assimi Goïta en lui servant la libération de sa partie sur un plateau d'argent.     


 La politique est un métier exigeant qui s'accommode mal de l'improvisation. Le régime de Macron en a fait les frais. Même si nous constatons un changement d'approche consécutif à la multiplication des coups d'Etat dans le sahel. Echaudé par le cas Malien, Emmanuel Macron a semblé ces derniers temps avoir bien appris la leçon. Sa parole devient rare et mieux policée.
 A l'instar du reste du monde, ce qui se passe en Afrique noire francophone est loin d'être un épiphénomène. Nous sommes au commencement d'un gigantesque mouvement de contestation de l'ordre international établi à la fin de la seconde guerre mondiale. C'est peut-être réellement le début d'une nouvelle ère plus que multipolaire. 

                                                                                       Boubacar Mody Sacko 

mardi 4 juin 2013

ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU MALI


Pourquoi nous ré-éluerons un baron du système !

Si les signaux qui profilent laissent entrevoir les prémisses d'une certaine accalmie, la crise généralisée que vient de connaître le Mali est d'une telle gravité que l'on a failli assister , impuissants, à une disparition certaine du pays en tout cas sous sa forme actuelle. Incroyable situation : Tel dans un conte de fée, le pays fut sauvé de la noyade collective par le héros français. A l'origine d'un tel chaos, faut-il le rappeler, l'irresponsabilité et la démission d'une classe dirigeante qui, comme d'habitude, ne fait la politique que pour assouvir des intérêts purement égoïstes. Cette situation aurait pu être vue sous un angle simpliste si tous ces responsables politiques n'avaient pas été élus au suffrage universel, au niveau local et national, à grand renfort de T-shirt et de sachets de thé... par les citoyens maliens nous-mêmes. Pourtant le peuple Malien dans sa majorité, meurtri, humilié, blessé dans son amour propre, n'arrête plus d' exprimer son souhait de voir naître enfin, dans ce pays jadis cité en exemple,  un ordre plus juste, plus consciencieux et ayant le sens de l'intérêt commun.
A la veille du scrutin (le 28 juillet 2013) au terme duquel les Maliens élueront notamment le président de la république, il convient de jeter un regard critique sur l'évolution des mentalités dans la société. L'intérêt des bouleversements sociopolitiques d'importance, comme ceux ayant menacé le Mali jusque dans son existence, est de susciter un choc des mentalités de nature à permettre une remise en question générale des certitudes, pouvant faciliter l'éveil des consciences. Dans notre cas précis, l'orientation que le cours des événements a amorcée nous fait penser que beaucoup de nos compatriotes n'ont pas tiré suffisamment d'enseignements de ce qui est en train de se passer.
En effet, que ce soit au sein de l'armée nationale, de la société civile dans toutes ses composantes, de l'intelligentsia, ou encore de la classe politique, rares sont les faits et actes concrets qui portent la marque de l'ardeur d'une société décidée à rompre, profondément et définitivement, avec les pratiques d'un système sociopolitique qui a cours depuis 1968. Aucun signe tangible de la volonté des électeurs maliens de porter à la tête des destinées du pays un homme ou une femme neuf (ve). Un patriote ayant des ambitions novatrices, et n'appartenant pas au sérail politique traditionnel, mais porteur d'une volonté de changements dans tous les secteurs de la vie.
L'une des raisons qui nous font penser que cette élection ressemblera, à bien des égards, aux précédentes est d'ordre politique. La quasi totalité des formations politiques au Mali ne sont pas fondées sur une idéologie directrice qui ferait fédérer tous les membres. L'absence d'idéal politique fait que peu de nos formations répondent aux critères de parti politique. Ce sont plutôt des formations hétéroclites de personnes venues d'horizons divers et dont le seul objectif, dans le militantisme, est de se frayer une place au soleil en période de beau temps. Mais contrairement aux indépendants et aux autres candidats sans couleur, ce sont ces partis qui ont le plus d'implantation au sein des populations les plus reculées. A titre d'exemple, l'Adéma, qui est le plus grand parti politique au Mali, est certainement celui qui est le mieux organisé du point de vue structurel. Une telle formation, dont on sait qu'elle ne va jamais s'attaquer à la corruption en cas de victoire, a de réelles chances de gagner n'importe quel scrutin et cela quel que soit le candidat présenté. Dans beaucoup de bureaux de vote, certains candidats n'ont pas le moindre représentant, à plus forte raison la capacité de fournir un assesseur.
Sur le plan social, peut-on constater à travers tout le Mali, la force des événements qui ont court, dans ce pays à la tradition pacifiste, a fini par convaincre le citoyen lambda de l' immanence de son impuissance, ou sa complicité (c'est selon) face à la puissance de la fatalité. Les Maliens n'ont ni le courage ni la volonté de s'opposer à des pratiques comme la corruption, le copinage dans l'administration, le népotisme... Il s'agit donc d'un système ayant eu le temps d'avoir un encrage social assez prononcé. A telle enseigne qu'aujourd'hui le sentiment dominant chez les citoyens face à l'entêtement des pratiques, sous l'impulsion des forces « obscures » de la nature, demeure la fatalité, rien que la fatalité.
L'une des pratiques les plus symptomatiques du pourrissement de ce système que le pays tout entier semble cautionné est la corruption. De tous les « grands » candidats briguant la magistrature suprême, aucun ne peut s'offrir le luxe de promettre une éradication chiffrée de ce fléau qui ronge le Mali. Pas parce que qu'ils n'en ont pas les moyens, mais pour la simple et bonne raison que lutter contre la corruption signifierait se mettre au travers des intérêts de ses proches et des autres camarades de son parti politique. Etant entendu que « la politique n'est pas une religion » , personne ne voudra sacrifier ses précieux temps à faire des réunions interminables pour ensuite ne récolter que des menus fretins. Et bien cette corruption, aussi triste que cela puisse paraître, est majoritairement cautionnée dans la société malienne.
C'est dans cet ordre d'idée qu'il faut placer la logique qui sous-tend les campagnes électorales. Les citoyens ne votent pas par conviction, mais plutôt par reconnaissance à tel ou tel candidat. Au Mali, on ne vote pas un Candidat compte tenu de ses capacités à bien gérer le pays, mais on lui accord son vote pour service rendu, en guise de récompense. Tout candidat qui  ne rentre pas dans ce jeu ne pourra jamais gagner. Or il se trouve que ce sont les candidats des grands partis traditionnels qui, disposant de moyens conséquents, sont les seuls à pouvoir distribuer les sacs de riz, les T-shirts, les sachets de thé et autres soirées folkloriques...
Au nombre du pléthore de candidats au starting block, il y a deux ou trois qui ont la réputation de bagarreurs. Des personnalités, dont il est établi qu'une fois au pouvoir, vont s'attaquer aux failles du système. Mais malheureusement leurs chances de remporter le vote sont quasi nulles. Les Maliens ne choisiront pas volontiers un « dur » dont ils savent qu'il va empêcher les gens de gagner leur « NASSONGO » (prix de condiments). Ils en est de même pour les fonctionnaires, les policiers, les douaniers ... qui n'ont pas du tout intérêt à ce qu'un « arrogant » , au nom de la lutte contre la corruption, vienne s'attaquer à leur principale source de revenu : les dessous de table.
Quant à l'administration chargée du suivi et de la gestion des élections, elle est représentée par la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) et la DGE (Délégation générale aux Élections). Mais en réalité, ce sont des structures qui ne sauraient être indépendantes. Puisque nommés par le pouvoir exécutif, leurs membres seront toujours redevables au pouvoir en place. Et pire encore, ce sont des structures budgétivores dont les responsables successifs nous ont plutôt habitués aux sales casseroles traînant derrière eux, plutôt qu'à s'occuper d'élections dont les ficelles sont au demeurant tirées d'ailleurs.

Au vu de tous les faits ci-hauts évoqués, il apparaît évident que les Maliens élueront cette année 2013, comme par le passé, un homme politique du sérail. C'est aussi le constat de cette triste réalité qui nous inspire cet appel à la prise de conscience générale. Que chacun, au moment de voter, prenne ses responsabilités, se dise qu'il est maître du destin de notre pays. Cependant, la politique n'étant pas une science exacte, il est possible aussi que monte en puissance une espèce de sursaut national, laquelle situation pourrait bénéficier à l'un des trois candidats n'entrant pas dans la moule du système.

                                                                                          Boubacar Mody Sacko

vendredi 14 septembre 2012

REFUS D'UNE INTERVENTION MILITAIRE DE LA CEDEAO AU MALI


La grosse erreur de casting du Capitaine Sanogo


L’on était déjà au fait que le gouvernement « de plein pouvoir » dirigé par Cheick Modibo Diarra devait entièrement son existence à l’activisme, à l’issue de trois semaines de cafouillage institutionnel, des hommes en armes de Kati. Une équipe composée de personnalités dont la compétence et les qualités intrinsèques  ne font l’ombre d’aucun doute. Mais force est de reconnaître que c’est une équipe qui dirige par procuration. Et la confusion a atteint un tel degré que si Cheick Modibo Diarra et le Capitaine Sanogo (les seuls maîtres à bord) ne jouent pas cartes sur table, nous sommes partis pour des mois de pérégrinations  dont nous n’avons pas encore fini de découvrir les répercussions sur l’échiquier national et international.

Cette cacophonie au sommet de l’exécutif malien est malheureusement la triste réalité réservée à tous les pays ayant connu un coup de force et dont les putschistes s’évertuent à s’accrocher, d’une façon ou une autre, au pouvoir. Sauf que dans ce cas précis, nous sommes face à l’urgence de sauver un pays menacé de partition. Et l’une des particularités de cette nouvelle donne  malienne  est que nous sommes en présence d’un pouvoir à plusieurs têtes. Les ministres et le président ne pesant presque rien face aux positionnements parano-nationalistes du tandem Cheick Modibo Diarra – Capitaine Sanogo.    

Le capitaine Sanogo, qui m’a pourtant tout l’air d’un garçon intelligent, obnubilé par son rôle du «  héros éternel », vient de faire preuve d’un amateurisme qui cache mal sa crainte bleue de voir accoster sur sa rive bamakoise un mâle autre que lui. Je comprends que l’homme a peur pour sa tête, tant il est vrai que tous les démons au sein même de cette armée malienne ne sont guère endormis. Sans oublier qu’aucun Etat de la sous-région ne veut et ne voudra d’un voisin, grand comme le Mali, aux ordres d’un conglomérat hétéroclite de politicards abonnés au banc de touche et  de soldats  sans aucune vision réaliste des relations internationales et des grands enjeux géostratégiques de l’heure. Mais de là à prendre une position publique contre la venue de troupes terrestres de la CEDEAO, après six (6) mois d’occupation du tiers du territoire national, nous pensons que l’homme a allégrement franchi le point de non retour.   

Car, tous les observateurs qui suivent de près cet imbroglio politico-militaire sont convaincus que vu la complexité d’une éventuelle intervention sur le désert malien, seulement un Etat ( le Niger ) de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest( CEDEAO) est disposé à venir porter mains fortes à l’armée malienne. Aucun des 13 autres pays membres n’a réellement la volonté de s’avancer dans ce bourbier.

En agissant de la sorte, le Capitaine Sanogo et ses défenseurs, désormais victimes de la déferlante de paranoïa qui fait des ravages chez nos compatriotes peu pourvus en lucidité, donne un argument plus que crédible aux responsables de l’organisation sous-régionale de ne pas envoyer de troupes au Mali.

Au lieu de penser à sa propre tête, à son confort et sa « grandeur », le soldat Sanogo ferait mieux de créer les conditions pouvant inciter les pays voisins à venir porter mains fortes aux troupes maliennes. Ce qui se passe au Mali est hallucinant, inimaginable.  Un pays  privé de la majeur partie de son territoire national et dont l’armée a été défaite et volée en éclat, s’offre le luxe de refuser le déploiement d’une force internationale de secours.   
Par cette prise de position, « l’homme fort » du Sud - Mali endosse de façon historique la responsabilité de tout enlisement dans cette crise. Les générations futures apprendront que le capitaine Haya, fort de son pouvoir (au sud du Mali) a refusé d’accepter les pays frères afin qu’ils viennent sauver ce qui s’appelle aujourd’hui le Mali.

La situation actuelle de notre cher pays ressemble étrangement à une maison inondée. Une maison dans laquelle des militaires, après avoir parvenu à se percher dans un arbre, refusent d’abandonner leur confort, de peur de se faire mouiller, de mettre la main à la pâte . Arguant des prétextes tout à la fois mensongers que mégalomanes  face aux regards désespérés des autres membres de la famille qui, eux, assistent impuissants à la montée du déluge.  Que Dieu sauve le Mali !

 

                                                            Boubacar Mody Sacko

  

mardi 17 juillet 2012

APRES LEUR DEFAITE FACE AUX ISLAMISTES


MNLA, LA FIN D’UNE AVENTURE !

Après avoir été instrumentalisé par la filière narco-affairiste d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui deviendra plus tard son bras armé, le MNLA, soutenu pour des raisons géopolitiques et stratégiques par certains pays (y compris la France de Sarkozy et l’Algérie), sera très vite dépeint aux yeux du monde comme « des combattants touaregs laïcs, seuls capables de lutter contre le terrorisme islamiste ».  Dans la foulée, battant campagne, tambours battant, à coups de renforts médiatiques via Internet et les médias occidentaux, qui rivalisèrent d’ardeurs pour lui  dérouler le tapis rouge, le mouvement proclama sans grande conviction l’indépendance d’un pseudo État au nord du Mali. Mais très vite, l’illusion fait place à la désillusion, ils seront rattrapés par l’amateurisme et la naïveté de leurs chefs. En effet, l’amnésie du MNLA, faute stratégique gravissime, s’est si  subitement aggravé qu’ils oublièrent même que ce fut bel et bien les groupes islamistes, à qui ils faisaient ombrage, qui livrèrent batailles contre l’armée malienne.  « on ne mord jamais la main qui nous nourrit », dit-on. Aujourd’hui, la déchéance est d’autant plus grande que le MNLA a presque tout perdu, y compris son espace vital, obligeant tout son État-major de fuir, avec armes et bagages, vers un pays frontalier ouest - africain. Cette triste fin est la preuve que ce mouvement, fondé sur une idéologie ethno - communautariste, n’était autre le produit d’une improvisation politicienne. Cette épilogue, si le pays devrait rester en l’état, est d’autant plus triste et révoltante que ce sont les pauvres populations du nord, avec un nombre important de touaregs, qui en paient le plus lourd tribu !

Frères du MNLA, revenez dans les girons de la République, la République du Mali !

 Vive le Mali uni, multiracial et multiculturel .

                                                                                      Boubacar Mody Sacko

dimanche 8 juillet 2012

Cheick Modibo Diarra relèvera t-il le défi ?


C’est une mission particulièrement difficile qui a été confiée à ce grand astrophysicien Malien. Un homme dont les qualités intellectuelles – il a servi à la NASA - et l’engagement panafricain doublé d’une certaine renommée internationale auront été déterminants dans le choix qui fut porté sur sa personne pour assurer la primature de cette période de transition. Mais si l’homme est volontaire, je profite de cette tribune pour lui rendre un grand hommage, est –il pour autant taillé pour la politique, un métier dont la pratique requiert certaines qualités et surtout de l’expérience ?
Aujourd’hui, il est aisé de constater que la gestion des affaires publiques, notamment la situation politico-sécuritaire s’avère plus compliquée que prévue, tant le contexte socio politique dont le premier ministre Cheick Modibo Diarra a hérité est assez atypique. D’où la pression de la communauté internationale pour que soit mise en place un gouvernement d’union nationale. Et le Conseil de sécurités des Nations Unies est allé, dans une résolution, le jeudi dernier, jusqu’à conditionner son mandat à une meilleure lisibilité de la gestion du pouvoir de Bamako.

Mais comment en est –on arrivé là ? Après presque trois mois passés aux commandes du Mali, on peut esquisser quelques réflexions d’ordre pratique. S’il y a un constat que tout le monde partage c’est bien la détermination et l’engagement patriotiques dont le Navigateur interplanétaire a fait montre jusqu’à présent. On ne peut pas non plus lui faire le reproche d’être venu au pouvoir dans le dessein d’assouvir des ambitions politiciennes ou pour une quelconque raison de marmite.
Au rang des motifs de satisfactions de la nouvelle équipe dirigeante, on peut également noter une réelle volonté d’assainissement des finances publiques. La lutte contre la corruption et la transparence dans la gestion des derniers publics semblent être pour le moment l’une de leurs priorités.

En revanche le manque, désormais visible, d’expérience politique dans une situation aussi complexe que celle que nous vivons, constitue un handicape qui, si Cheick Modibo Diarra ne s’y tient pas garde, le conduira à quitter prématurément le gouvernement sans atteindre ses objectifs.
La première grande erreur de M. Diarra a été de n’avoir pas voulu d’un gouvernement d’union national à un moment où non seulement les accords de Ouagadougou le recommandait explicitement, mais également où le pays en avait le plus besoin. A notre propre avis, CMD n’a pas su profiter de sa position médiane pour faire accepter aux militaires certaines décisions qui allaient dans le sens d’une convergence de toutes les composantes du pays. Est –il besoin de rappeler que les partis politiques font partie du jeu démocratique. Que ces formations sur lesquelles nombre de gens crachent aujourd’hui ont un certain encrage social qui est indéniable.

Le premier ministre actuel a peut être sous-estimé le fait que les Maliens étaient partagés. Qu’une grande partie de la population voyait en ces militaires des aventuriers qui avaient plongé en toute irresponsabilité leur pays dans l’abîme, avant de refuser d’aller se battre. Le premier ministre n’a pas mesuré que le "pouvoir" et« la relative popularité » des militaires ne sauraient résister à l’épreuve du temps si toutefois le pays devait rester divisé.

Il est vrai que les militaires voulaient faire table rase de tout ce qui a constitué « l’ANCIEN POUVOIR ». Mais dans la pratique, on voit bien que ce n’est pas possible, la preuve en est que M. Diarra lui-même a été obligé de faire rentrer dans son équipe des hommes et femmes considérés jusqu’alors comme indésirables puisqu’ayant fait partie du régime dictatorial de Moussa Traoré…
La deuxième grave erreur de CMD est de n’avoir jamais su imprimer à ce pays une marque qui lui est propre. Il a toujours préféré évoluer dans le sillage( presque avec une forme de dévotion) des putschistes, se contentant parfois d’être leur porte parole. A telle enseigne que quand le premier dit quelque chose la veille à la télé, le lendemain le capitaine Sanogo répète la même chose. Sinon comment comprendre que ce grand Monsieur qui a côtoyé les grands de ce monde ne puisse pas voir que le Mali n'a plus d’armée ! l’homme est allé jusqu’à s’opposer à toute intervention militaire de la
CEDEAO.

En ce qui concerne la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, je suis d’avis qu’il est nécessaire d’associer à la gestion de cette période de crise toutes les composantes du pays : les religieux, la société civile, les regroupements politiques, les militaires, les Maliens de la diaspora, les syndicalistes… J’ajoute qu’il serait plus intelligent qu’une telle équipe puisse compter dans ses rangs la présence d’une personnalité forte de l’ethnie Tamasheq de la trempe de Assarid Ag Imbarcaouane . Un tel gouvernement est d’autant plus nécessaire qu’un pays en guerre ne peut s’offrir le luxe d’avancer en rangs dispersés.



                                                                                         Boubacar Mody Sacko

dimanche 15 avril 2012

AUX BANDITS ARMES ET A LEURS ACOLYTES

  Non à la réécriture de l'histoire !

Lors de ce débat, Seydou Badjan, écrivain malien et entre autres Co-auteur de l’hymne national du Mali, balaie toute idée tendant à faire croire à l'opinion internationale qu’il y aurait eu, au cours de l’histoire, une quelconque zone géographique dénommée AZAWAD : « Ce sont des nomades », a-t-il dit à l’intention de ceux qui veulent réécrire l’histoire. Il défie quiconque de prouver la moindre trace de l’existence d’une entité Géopolitique appelée comme telle au file de l’histoire de ce grand ensemble que l’on appelle aujourd’hui le Mali.



                         

dimanche 8 avril 2012

RETOUR A UNE VIE CONSTITUTIONNELLE NORMALE

LA BALLE EST DANS LE CAMP DE LA CEDEAO




                                      


Finalement le bon sens et l’esprit patriotique auront prévalu sur tout le reste ! Amadou Haya Sanogo dont il convient de saluer le geste, quelles qu’en soient les raisons qui l’ont motivé (ce sont des détails), en acceptant de céder le pouvoir aux civiles, permet à tout un peuple de pousser un grand ouf de soulagement ! On peut enfin affirmer, sous réserve de l’évolution des négociations au niveau Ouest-africain, qu’après avoir été assombri par les pires perturbations de sa jeune histoire, le ciel malien commence à afficher des signes tangibles de clémence.

Pour autant, la situation dans laquelle nous vivons est loin d’être reluisante. Près des trois quarts (3/4) du territoire national sont occupés par des Bandits armés et autres islamistes. Aujourd’hui, les braves et paisibles populations de Gao, Kidal et Tombouctou subissent en continue viols, vols, humiliations,… et toutes les autres formes de persécutions !  cela sans que l’armée régulière n’ait ni la volonté, ni la capacité d’intervenir pour sauver le moindre brin de cheveux.

De même, nous vivons dans une république où l’armée, après avoir mis fin à un processus démocratique, s’est installé sur le trône pour, ont – ils affirmé, mâter la rébellion et rétablir l’Etat. Mais grande fut la stupéfaction des citoyens de constater que nos soldats, au moment où ils devraient livrer bataille pour défendre les trois plus grandes villes du nord (Kidal, Gao et Tombouctou), refusèrent de se battre, abandonnant bagages, canons, fusils et munitions à l’ennemi. Cela en arguant le fallacieux et honteux prétexte du « manque de munitions ». Comment et comment allons-nous être lavés de ce douloureux et ultime affront ? Comment revigorer les ardeurs d’une armée qui a complètement perdu toute confiance en elle-même ? là résident quelques interrogations dont la réponse n’est pas pour demain !

En ce qui concerne l’aspect politique, c’est le moment pour nous de saluer, sur cette tribune, la disponibilité et l’accompagnement des frères de la CEDEAO. En particulier les autorités du Burkina Faso sans qui, le Mali était parti pour des décennies d’aventure, même si l’on peut déplorer l’embargo de trois jours dont les populations ont été les seules victimes. Une solution  cent pour cent africaine à un problème africain ! souhaitons que cela soit le début d’une nouvelle ère.

La principale conclusion de ces concertations interafricaines a été l’accord politique dont le chef de la junte Amadou Sanogo a bien voulu signer devant les cameras des télévisions du monde entier. Cet accord politique qui permettra de mettre ce pays sur les rails de la légalité constitutionnelle, pour avoir tout son  sens, doit être judicieusement et scrupuleusement appliqué. N’oublions pas que son application rigoureuse ouvrira la voie à une possible intervention des troupes de la CEDEAO( Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest) sur notre sol. Pour ce faire, Dionkounda Traoré qui est un homme du sérail doit se transcender en se mettant au dessus des calculs politiciens, des petits arrangements entre copains de même obédience politique… le futur premier ministre, à qui il reviendra la lourde tâche de l’organisation des élections, ne doit pas être un homme d’appareil. Je le vois comme étant un homme ou une femme d’une grande personnalité ayant un certain renommé à l’international aussi bien qu’au niveau national. Un patriote à poigne, un Malien dont la réputation d’honnêteté ne fait l’ombre d’aucun doute. Ceci est d’autant plus important que, dans une phase comme celle que le Mali traverse, l’image est d’une portée de premier ordre. 

Par ailleurs, faut-il le noter, dans leur grande majorité, les Maliens demeurent convaincus que la seule et unique issue  susceptible trouver une solution pérenne à cette occupation du territoire malien, reste l’intervention de cette force ouest-africaine. Une telle force de frappe doit être dotée de moyens financiers, technologiques, logistiques et humains assez conséquents pour mener à bien sa mission ! il ne faudra donner à cette rébellion aucune chance, aucun argument de combat, sinon lourdes seront les conséquences si toutefois les combats devraient s’éterniser des mois et même des années durant  !

Or, il se trouve que les enjeux géopolitiques et stratégiques sont si importants que la réalisation de ce projet sous-régional est tout sauf une gageur.
Les Etats de la CEDEAO ne disposant pas de moyens financiers suffisants pour soutenir l’effort de guerre, c’est à la France et aux Etats-Unis de prendre en charge le volet logistique (transport, communication…). Et quand on sait que la France a toujours eu du mal à cacher son soutien aux différentes rébellions touaregs,  lorgnant sur les richesses supposées du sous-sol de cette région, on peut être sûrs que ce pays va sortir tous les arguments « droit de l’hommistes »  pour retarder  l’échéance le plus tard que possible. Sans oublier que la France de Sarkozy a clairement conditionné sa contribution à l’amorce d’un certain processus de négociations avec les assaillants. Négociations pour combien de temps ?

Un autre facteur, dont la complexité nous retient à ne pas se laisser aller dans un optimisme béat quant à un probable débarquement des troupes ouest-africaines, concerne le manque de coordination et de planification d’une telle force entre pays africains ! quels sont les matériels de guerre adéquats dont ce genre de combat (il s’agit du désert) nécessite ? quel pays prendra la direction des opérations et du commandement ? le Nigeria étant en proie à des conflits interethniques.  Tous les Etats sont- ils partisans d’une intervention militaire… ? Espérons que l’urgence de la situation fasse comprendre aux uns et aux autres qu’il s’agit, au-delà du Mali, de la sécurité de toute la sous-région. Faute de quoi le temps écoulé risque d’être mis à profit par les islamistes, qui semblent désormais prendre le dessus sur le terrain, pour peaufiner leur positionnement.

Mais tout ceci ne sont que des hypothèses, et le moins que l’on puisse espérer est, qu’entre temps, les différents groupes armés islamistes et séparatistes continuent de se battre entre eux. Un tel scénario pourrait créer les conditions propices à une opération d’envergure de l’armée malienne au grand soulagement de toute la communauté ouest africaine. Que Dieu guide le Mali. Que Dieu guide l’Afrique


                                                                Boubacar Mody Sacko



dimanche 25 mars 2012

APRES LE COUP D'ETAT MILITAIRE


Tournons - nous vers l’Avenir !
Le caractère inédit de la nouvelle configuration socio - politique de la République du Mali demande qu’on s’y attarde quelque peu !  Ne nous évertuions pas seulement à vouloir se livrer à une quelconque gymnastique intellectuelle, aussi objective peut –elle être,  pour indexer telle ou telle personnalité, comme étant les seules responsables de ce qui ressemble aujourd’hui à un fiasco national. Contentons nous seulement de faire l’Etat des lieux.
Notre pays vient de connaître un coup d’Etat militaire mené par les hommes du jeune Capitaine Amadou Haya Sanogo. Si ce coup de force s’est opéré, dieu soit loué presque sans effusion de sang, force est de reconnaître qu’il plonge le Mali dans une  instabilité politique assez déplorable. Instabilité que tous les démocrates appréhendaient, quand on sait l’impasse dans lequel cela a précipité, dans pareil cas, nombre de pays africains.
Même si la vie commence à reprendre son cours normal à Bamako et dans les autres localités, il convient de noter que les pillages et autres actes de vandalisme visant les dépôts et édifices publics à Bamako, ayant suivi ce putsch, laissent les traces d’une ville où pratiquement tout doit être refait.

On ne peut pas comprendre cet ultime chamboulement intervenu au sommet de l’exécutif, sans jeter un œil critique sur l’immense sentiment de frustration qui s’est emparé des Maliens dans leur grande majorité. Et de toutes ces préoccupations dont nos compatriotes n’arrêtent plus, depuis 5 ans maintenant, de se plaindre, celle qui aura été l’élément déclencheur aura été effectivement l’élément de trop. A savoir la progression des forces rebelles qui n’arrêtaient plus de gagner du terrain sur tous les fronts face à une armée malienne démotivée, sous-équipée et livrée en pâture, à un tel point que même les appels au secours et autres cris de détresse, de la part des militaires, n’étaient plus audibles par les locateurs de Koulouba.
De même, nombreux sont les Maliens qui soupçonnaient le président ATT de vouloir laisser la situation se pourrir, cela dans l’espoir que le pays puisse se retrouver face à un état d’urgence. Ce qui par la suite amènerait les autorités à reporter sine die les élections présidentielles prévues pour le 29 avril 2012. Attachés, à juste raison, à l’intégrité de leur territoire tout en étant fiers de leur armée, les Maliens se sont vite sentis touchés dans leur amour propre !  Et le ras-le-bol général était palpable. 
A cela, faut-il le préciser, est venu s’ajouter le problème des élections présidentielles qu’il fallait organiser dans un délai relativement court. Sans compter que le régime du président ATT qui, après une décennie de règne, à bout de souffle, portait visiblement les stigmates d’une usure assez prononcée !  
Cette ruine du pouvoir ATT s’est traduite par un certain laxisme dans la gestion des dossiers brûlants de l’ère : École, Crise politico-militaire au nord, corruption généralisée notamment au niveau de l’accès à la fonction publique… Bref tous les ingrédients propices à l’amorce d’un soulèvement populaire était réunis.
C’est le moment de rappeler que nous ne saurions cautionner un coup d’Etat militaire, surtout dans un pays comme le nôtre, cité en référence, à juste raison, comme étant un exemple de réussite démocratique ! De même que nous regrettons la mise en écart de ce pays, fervent pro-panafricaniste, de toutes les organisations régionales et sous-régionales.
Toutefois, la particularité du contexte nous oblige au réalisme ! La question  à la quelle nous devons tous ensemble répondre est de savoir ce que l’on peut faire pour remettre le train Mali sur les rails de la paix, de la cohésion sociale et de la prospérité économique. Rien de tout cela n’est possible que dans un contexte de stabilité politico- institutionnel.
 C’est la raison pour laquelle, je suis d’avis qu’il faut que tout un chacun de nous mette du sien pour aider et accompagner ce nouveau régime du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat ) à réussir sa transition. Il reste entendu que la transition débouchera  nécessairement sur  l’organisation d’élections libres et transparentes !  En ce qui nous concerne personnellement, nous tâcherons, par des écrits et autres actes patriotiques, à tout mettre en œuvre afin qu’ensemble ce pays puisse renouer avec sa réputation d’antan. Comme le disait l’ancien président Guinéen Ahmed Sékou Touré « la vie d’un homme va de zéro à une centaine d’années, celle des peuples va de moins (-) à plus (+) l’infini ».
Que Dieu Guide le Mali                                                                      
                                       Boubacar Mody Sacko

jeudi 28 juillet 2011

District de Bamako






Quand le changement des
mentalités ne suit pas
le développement
 économique

Entre les nouveaux immeubles et villas de tous standings qui sortent de terre, comme des petits champignons, les ponts, les nouveaux échangeurs ou encore les larges chaussées qui s’étendent jusqu’en lointaines périphéries, sans oublier les parcs d’attraction et jardins publics, Bamako arbore visiblement l’aspect d’une ville en pleine expansion économique. Mais à côté de ce doux tableau, persiste un autre phénomène moins reluisant : l’incivisme généralisé.

Si vous avez résidé au moins 5 années  durant en dehors du pays, soyez sûr qu’au  retour, vous aurez de fortes chances de vous égarer quelque peu. En effet, non seulement les nouvelles concessions, qui sortent de terre à profusion, change le visage des grands artères, mais aussi les nouvelles routes goudronnées ont nécessité un nouveau plan de circulation, en particulier sur la rive droite (Bakô) du Fleuve Niger.

En ce qui concerne l’activité économique, il faut dire qu’elle a connu un essor assez significatif. Même si le pays, faut-il le préciser, a encore du chemin à faire pour atteindre la prospérité économique, force est de reconnaître que la ville de Bamako arbore l’allure d’une agglomération futuriste, assez agréable à visiter.

Le développement du secteur des télécommunications, avec Orange Mali et la SOTELMA (Société de télécommunication du Mali) qui ont étonnamment démocratisé le téléphone et internet sur toute l’étendue du territoire national, a permis à notre pays une plus large et fluide connexion avec l’international. La stabilité sociopolitique, les facilités fiscales, une meilleure accessibilité du pays grâce aux nouvelles technologies de la communication, un réseaux routier inter urbain des plus importants de la sous -région  constituent quelques uns des motifs ayant convaincu les entreprises nationales et internationales à investir davantage dans quasiment tous  les secteurs d’activités.

Parmi les secteurs porteurs, on retiendra entre autres l’industrie avec, à titre d’exemple, les deux usines de montage automobile construites en moins de 3 ans ; l’agriculture avec l’Office du Niger qui, après avoir bénéficié d’investissements colossaux et d’aménagements de territoires irrigables sans précédent, est pris d’assaut par les ressortissants des pays de la sous – région ; le BTP avec la construction des logements sociaux et de ponts et chaussées en chaîne ; l’élévage avec la construction de nouvelles usines de fabrications d’aliments pour bétails, d’engrais et de pesticides ; l’énergie avec la construction de plusieurs centrales électriques dont une solaire… 



L’activité socio-économique à Bamako est si intense que se pose avec acuité la question du centralisme économique et administratif dont souffre cette agglomération. C’est vrai que Bamako est un Mégapole, avec un rythme de croissance qui est le plus rapide d’Afrique et le 6ème du monde (selon Wikipédia). Avec une population estimée à plus 4 millions d’habitants ( si l’on compte les villages en périphérie), le District de Bamako mérite une restructuration administrative et urbaine digne de son essor économique. La constante surpopulation de son centre ainsi que le désordre ambiant qui règne au sein de son centre commercial, situé en plein cœur de la cité, sont la preuve de la nécessité d’une meilleure actualisation des principes généraux en vigueur dans la gestion de la ville des trois caïmans, où tout est centralisé.



Un autre problème auquel les usagers  de notre capitale sont confrontés concerne la circulation routière. En effet, du fait d’une multiplication vertigineuse des scooters DIAKARTA, le respect du code de la route a été totalement foulé au pieds. La méconnaissance totale des règles fondamentales du code de la route ou tout simplement leur non application, l’excès de vitesse, le non respect des signalisations horizontales... ont réduit le macadam au sauve-qui-peut ! En l’absence de pistes cyclables suffisamment larges, impossible de rouler sur la bande de droite, tant les usagers de DJAKARTA, filant en pleine allure sans casque, se permettent toutes les imprudences. Heureusement qu’il y a quelques policiers qui sont là pour réguler, autant qu'ils le peuvent, le trafic au niveau des carrefours et rond- points.

Pour résoudre ce problème des Djakarta, nous proposons aux autorités de doter les routes de pistes cyclables bien adaptées. De même, le port du casque est une mesure qui doit être obligatoire pour tous les usagers d’engin à deux roues. En fin, toutes les mobylettes avec un cylindre de 60cm de Diamètre, dépassant une vitesse maximum de 60 km/h, doivent être conduites exclusivement par des usagers ayant passé le permis de conduire équivalent. C’est cela la règle dans tous les pays du monde. Certaines mesures avaient été prises dans ce sens, mais nous ignorons à présent pourquoi l’Etat a renoncé à prendre ses responsabilités. Pourtant, il y va de la vie de milliers de jeunes et de la sécurité dans la circulation routière, indispensable dans toute société développée.



Si les autorités ne prennent pas les mesures préventives nécessaires, l’expansion démographique du fait de l’exode massif de populations rurales à la recherche de mains d’œuvres risque d’avoir raison du centralisme et de l’Etat de providence. Je suis d’avis que l’Etat doit non seulement prendre ses responsabilités mais également responsabiliser les populations. La modernité a un prix : c’est le civisme, la discipline, et la responsabilité. Si les populations ne font pas preuve de civisme et de respect envers les infrastructures réalisées, c’est à l’Etat de faire appliquer la loi.

Dans le cas du Mali, l’excès de sensibilisation a atteint un tel degré que d’aucuns parlent de laxisme et de fuite de responsabilité de la part des décideurs.  Pourquoi sensibiliser les populations à  ne pas jeter les ordures sur la voie publique, cela après cinquante ans d'indépendance ? A quoi sert le code de la route dans un Etat de droit ? doit-on passer le reste du temps à prier les conducteurs de Djakarta pour qu’ils mettent des casques ? y a-t-il un Malien qui ignore que l’occupation illicite des espaces publics est interdite ?

                                              Boubacar Mody Sacko

dimanche 20 mars 2011

Modibo Sidibé futur candidat de l'Adéma ?

 Modibé Sidibé, 1er ministre. Il est soutenu par une frange
non négligeable des caciques de Adéma
Le PASJ à la recherche de l’âge d’or perdu


                                                          

L’ arène politique malien qui n’en fini plus d’alimenter les chroniques, par ses agitations et l’éternel émiettement des formations qui le composent, suit en réalité un cheminement qui nous paraît aussi laborieux que standard pour une jeune démocratie, vieille de seulement deux décennies. Mais fait nouveau, le fossé de plus en plus profond qui se creuse entre les appareils politiques et les populations, les militants à la base, qu’ils sont censés représentés, laisse entrevoir les prémisses d’une dégringolade progressive des grandes formations de Bamako (la capitale).

Et l’Adema Pasj qui demeure, de nos jours, le plus grand parti politique malien, par son encrage social et une relative survie de ses structures internes sur l’échiquier national, n’échappe pas à la règle. En effet, depuis quelques mois maintenant, les spéculations vont bon train quant à une probable candidature de Modibo Sidibé, actuel premier ministre, sous le drapeau et les couleurs du parti de l’abeille « solitaire » aux prochaines présidentielles, prévue en 2012.

Mais en réalité, sans tomber dans une quelconque délation ou critique stérile, le citoyen lambda sait pertinemment que Modibo Sidibé n’est et n’a jamais été militant du parti de Bamako-Coura. Disons qu’ il s’agit là de la volonté d’une frange non négligeable des caciques du Parti, de propulser au devant de leur troupe une candidature potentiellement considérée comme favorite parmi les favoris de la course à Koulouba. Au demeurant, l’ancien président Alpha Oumar Konaré, notamment membre fondateur de l’Adema, dont il fut le candidat lors des deux premières présidentielles, serait fortement favorable à une poussée vers la ligne de front de l’actuel premier ministre.

Or, il se trouve que Diouncounda Traoré qui est le président du parti est dores et déjà en campagne, persuadé qu’il n’a jamais été aussi proche de Koulouba. Bref, si on compte les autres candidatures motivées soit par un positionnement stratégique, soit par le jeux des écrans, on s’aperçoit tout de suite des errements qui couvent au sein de la ruche.

Mais à y voir de près, nous pensons que l’Adema qui a une vingtaine d’années d’existence ne semble pas avoir suffisamment appris de leçons du passé. Car, le problème auquel ce grand parti est confronté n’est pas forcement lié à la question de leadership dont l’ absence totale angoisse durement les amis de Alpha Oumar Konaré. Diouncounda n’a certes ni les qualités politiques, ni le charisme de AOK, mais il demeure un véritable homme d’appareil. Son manque de crédibilité que ses détracteurs lui reprochent, trouve son explication beaucoup plus dans le caractère confus de la ligne idéologique même de l’Adema que son incapacité à pouvoir fédérer.

Il est vrai que parmi tous les candidats qui affûtent aujourd’hui leurs armes, y compris le président Traoré, nul n’est capable de faire renaître l’espoir d’une victoire aux prochaines présidentielles. Une telle situation nous inspire une interrogation assez fondamentale : Cette Adéma d'aujourd’hui fait-elle rêver, au sein de son propre électorat, et de ses propres militants ? Répondre à cette question reviendra à répondre à la problématique même de l’absence de leadership au sein de la ruche.

Pour rappel, disons que l’Adema (Association puis Parti), comme le Cnid et d’autres formations créées dans l’euphorie du 26 mars 1991, est né d’un engouement sans précédent dans l’histoire politique du Mali. Les hommes et les femmes qui le composaient venant d’horizons différents avaient cependant un dénominateur commun : la soif de liberté.

Aujourd’hui, il n’ y a aucun idéal qui rassemble tout ce beau monde. il n'existe pas de "contrat social" entre l'exécutif et la la base. L’on se pose sans cesse la question de savoir quel est le crédo de l’Adema. Est -elle un parti de type Marxiste (comme on le disait sous Alpha) ? socialiste ? Réformateur ? libéral ? socio-populaire comme le PT (parti des travailleurs) de Lula  ? les militants de Gao, ceux de Diamou, Ansongo Yankasso ou de Bamako veulent qu’on leur raconte l’Histoire, pas des histoires. Un parti politique qui n’a pas de vision idéologique explicite peut –il envisager un programme conséquent ? les Abeilles doivent plus que jamais donner plus de lumière à leur vision de l’économie, du social, de l’éducation, de l’industrie … Faute de quoi, aussi éloquent et charismatique soit le "leader", il ne saurait être audible, dans un tourbillon de tohu bohu.

En ce qui concerne la candidature de Modibo Sidibé, nous pensons qu’elle s’explique clairement par les raisons ci-haut évoquées. Il serait hasardeux de prédire une défaite de Modibo Sidibé au cas où il serait candidat de l’Adema. Toutefois, nous estimons qu’il s’agit d’une stratégie qui ne porte que du seul point de vue électoraliste. Encore que des doutes subsistent quant à la capacité d’une telle candidature de pouvoir rassembler toutes les innombrables tendances qui s’affrontent au niveau du Comité Exécutif du parti.

A long terme, il est clair que Modibo Sidibé n’étant pas un pur produit de l’Adema, il a muri dans les travées du pouvoir, il aura les coudées plus franches que ne l’espère les habitués du partage de cadeau. Ensuite, L’homme est tout sauf un habitué des tracas des meetings et autres empoignades du microcosme politique bamakois. En sommes, une victoire de Modibo ferait la gloire de ce dernier, sans forcement redorer l’image de l’Adema. Et pire encore, le PASJ risque fort de se retrouver, une énième fois, amputé. Mais cette fois-ci de sa mouvance la plus opportuniste, celle qui appelle de tous ses vœux une candidature Modibo Sidibé. Dans tous les cas, un parachutage de M. Sidibé occasionnera inévitablement des tensions assez importantes à Bamako-Coura. Les « gros bonnets » de la ruche ne doivent pas perdre de vue cette dimension de la réal politique.

Le plus inquiétant dans cette affaire de candidature, faut -il le noter, est que les militants à la base, tout comme la Jeunesse Adema, qui sont la cheville ouvrière de la ruche, semblent être totalement ignorés. Justement, c’est à cette jeunesse qu’il incombe d’amorcer la révolution idéologique tant attendue. Cela fait vingt ans que ce sont les mêmes qui mènent la même stratégie, fondée uniquement sur l’enrichissement personnel des barons. La purge qui a toujours manqué à l’Adema doit s’opérer nécessairement, il y va de l’avenir du Parti.

                                                            Boubacar Mody Sacko

A propos de la guerre en Libye

Kadhafi est – il un ami du Mali ?
       Je ne suis pas pour une intervention militaire telle que les occidentaux le font maintenant et dont on sait que la finalité est bel et bien le pétrole. Mais Je crois que Kadhafi lui-même a avoué avoir soutenu les soulèvements  et autres rebellions menés par des touaregs à travers le Sahara. Les Maliens savent que c’est Kadhafi qui finance et entretient la rébellion du nord du Mali. Ne nous y trompons pas, toutes les réalisations effectuées au Mali n’ont autre but que de redorer son propre blason dans les pays de l'Afrique noire. C'est aussi une façon de se payer le plus d'alliés possible. Cette politique a un nom,  ça s’appelle de la géostratégie. Et pire encore, sa main est sale. Sale du sang de paisibles citoyens maliens et nigériens tombés sur le champ de l' honneur. Moi je rends hommage à tous ces soldats qui ont payé de leur sang pour faire éviter au Mali et le Niger de tomber sous le spectre d’une guerre civile sans fin. Qui vient par les armes …périra par les armes
                                                                  Boubacar Mody Sacko

dimanche 27 février 2011

Première centrale électrique au Mali

EDM-SA fait ses premiers pas dans la production de l’énergie solaire

La centrale électrique hybride de Ouéléssébougou



Les prévisions les plus optimistes prédisent un épuisement certes progressif, mais certain, de la quasi totalité des ressources énergétiques dites fossiles (le charbon, le gaz, le pétrole et l’uranium) dont l’humanité dispose de nos jours, d’ici à quelques décennies.

Une telle donne impose à chaque pays, y compris ceux d’Afrique, la nécessité d’envisager une transition mieux réfléchie vers des énergies renouvelables, et peu polluantes comme le soleil, l’eau, les biocarburants...

C’est dans ce cadre que s’inscrit cette initiative des autorités maliennes, en étroite collaboration avec Energie du Mali S.A, de construire une Centrale électrique hybride , fonctionnant à la fois au moyen de l’énergie solaire et du pétrole. C’est dans la localité de Ouéléssébougou, située à quelques dizaines de kilomètres au sud de Bamako que ladite centrale a été construite.

Si l’ouvrage en soi dénote d’une certaine prise de conscience de la part des autorités maliennes, il est loin d’être à la hauteur des enjeux en la matière. Car, inutile de rappeler que nous sommes bel et bien en Afrique subsaharienne : C’est-à-dire la zone la plus ensoleillée du monde. Au Mali, le soleil brille 360 jours sur 365, et avec quelle intensité !

Le fait que les pays de l’Afrique en générale ne sont nullement disposés à s’engager dans une réelle politique visant à vivifier la recherche scientifique sur l’énergie solaire nous paraît assez défaitiste.

Allons nous rester les bras croisés à attendre que l’Europe vienne étaler ses panneaux photo voltaïques en plein désert du Sahara, comme cela est prévu, avant d’entamer une énième course contre la montre ?

Est –il besoin de rappeler à nos responsables politiques africains que nous avons là une bien belle raison de « sacrifier » des milliards au compte de la recherche scientifique ? En l’état actuel de notre niveau de développement, il n y a point de priorité que l’indépendance énergétique. Même l’agriculture, dont les mérites sont, à juste raison, si éloquemment vantés en ces moments ci, ne serait qu’une chimère. Car, vous avez beau avoir les tracteurs, si vous n’avez pas de quoi les mettre en marche, autant prendre vos vieux dabas.

En ce qui concerne le Mali, disons qu’ après avoir perdu la bataille du pétrole, de l’or, du coton… la logique veut que nous ayons des armes mieux affûtées pour les combats à venir. Et le principal combat des décennies à venir s’appellera : Maîtrise des énergies renouvelables, vulgarisation de l’éco-économie, éco-emploi, et industries écologiques.

L’Afrique possède le ciment, le sable et l’eau, il ne nous reste plus qu’à construire, pendant que les autres n’ont rien de tout cela. Alors, retroussons nos manches !


                                                                            Boubacar Mody Sacko


lundi 7 février 2011

Alpha Omar Konaré MEDEF 2007

L'ancien président de la République du Mali Alpha Oumar Konaré. Invité de l'organisation patronale française (Le MEDEF)


dimanche 30 janvier 2011

Bientôt la première voiture « made in Mali »

A Quand le transfert de technologies ?


    Le samedi 15 janvier dernier, le président ATT a procédé à la pose de la première pierre de la nouvelle usine de montage automobile à Sanankoroba, localité située à quelque 30 km de Bamako. Cette réalisation est le fruit d’une fructueuse collaboration entre le Groupe Wad Motors et la société Youngsan, avec le partenariat du Groupe Hyundai.


      Faut –il s’en réjouir ? Oui ! en effet, pour un pays continental comme le Mali, avec un grand retard en matière de modernisation industrielle, cette usine de montage est une aubaine. De même, le fait de positionner notre pays dans le peloton des pays africains producteurs de véhicules bon marchés, est une option assez visionnaire. Car, il est clair que l’Afrique est la prochaine terre, après l’Amérique du Sud, et l’Asie, où l’industrialisation en masse posera ses valises. La nécessité s'impose dès lors pour le Mali, n’ayant ni pétrole, ni accès à la mer, de se positionner confortablement sur le marché sous –régional de l’industrie automobile, et dans bien d’autres créneaux porteurs tel l’exploitation de nos immenses réserves agricoles ...


     Dans la mouvance de ce regain d’attractivité, dont l’Afrique n’arrive pas à tirer encore le profit escompté, nombre sont les entreprises du nord, mais surtout du sud, qui atterrissent sur le continent noir. Jamais l’Afrique n’a auparavant suscité autant d’intérêts, autant de convoitises. Mais malheureusement, nos responsables politiques semblent perdre de vue tout l’enjeu d’une telle donne. Rares sont les pays (les présidents) qui ont conditionné l’implantation d’une usine au transfert des compétences et des technologies vers les talents locaux. Au Mali ? raté ! le président de la République, ATT, s’est contenté dans son discours d’évoquer vaguement le sujet, là où on attendait de lui une concertation sérieuse, franche et féconde.


     Nous espérons que l’Afrique, longtemps demeurée le continent de la consommation par excellence, ne tardera pas à prendre toute sa part de la croissance de l’économie mondiale. Que les politiques sauront rompre avec la rhétorique et le verbiage creux et prendront à bras le corps le défi de l’implantation des nouvelles inovations de la science, de la technique et de la technologie dans nos pays. Faute de quoi, les générations à venir ne nous pardonneront jamais !

                                                             Boubacar Mody Sacko