dimanche 30 janvier 2011

Bientôt la première voiture « made in Mali »

A Quand le transfert de technologies ?


    Le samedi 15 janvier dernier, le président ATT a procédé à la pose de la première pierre de la nouvelle usine de montage automobile à Sanankoroba, localité située à quelque 30 km de Bamako. Cette réalisation est le fruit d’une fructueuse collaboration entre le Groupe Wad Motors et la société Youngsan, avec le partenariat du Groupe Hyundai.


      Faut –il s’en réjouir ? Oui ! en effet, pour un pays continental comme le Mali, avec un grand retard en matière de modernisation industrielle, cette usine de montage est une aubaine. De même, le fait de positionner notre pays dans le peloton des pays africains producteurs de véhicules bon marchés, est une option assez visionnaire. Car, il est clair que l’Afrique est la prochaine terre, après l’Amérique du Sud, et l’Asie, où l’industrialisation en masse posera ses valises. La nécessité s'impose dès lors pour le Mali, n’ayant ni pétrole, ni accès à la mer, de se positionner confortablement sur le marché sous –régional de l’industrie automobile, et dans bien d’autres créneaux porteurs tel l’exploitation de nos immenses réserves agricoles ...


     Dans la mouvance de ce regain d’attractivité, dont l’Afrique n’arrive pas à tirer encore le profit escompté, nombre sont les entreprises du nord, mais surtout du sud, qui atterrissent sur le continent noir. Jamais l’Afrique n’a auparavant suscité autant d’intérêts, autant de convoitises. Mais malheureusement, nos responsables politiques semblent perdre de vue tout l’enjeu d’une telle donne. Rares sont les pays (les présidents) qui ont conditionné l’implantation d’une usine au transfert des compétences et des technologies vers les talents locaux. Au Mali ? raté ! le président de la République, ATT, s’est contenté dans son discours d’évoquer vaguement le sujet, là où on attendait de lui une concertation sérieuse, franche et féconde.


     Nous espérons que l’Afrique, longtemps demeurée le continent de la consommation par excellence, ne tardera pas à prendre toute sa part de la croissance de l’économie mondiale. Que les politiques sauront rompre avec la rhétorique et le verbiage creux et prendront à bras le corps le défi de l’implantation des nouvelles inovations de la science, de la technique et de la technologie dans nos pays. Faute de quoi, les générations à venir ne nous pardonneront jamais !

                                                             Boubacar Mody Sacko   

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