dimanche 27 février 2011

Première centrale électrique au Mali

EDM-SA fait ses premiers pas dans la production de l’énergie solaire

La centrale électrique hybride de Ouéléssébougou



Les prévisions les plus optimistes prédisent un épuisement certes progressif, mais certain, de la quasi totalité des ressources énergétiques dites fossiles (le charbon, le gaz, le pétrole et l’uranium) dont l’humanité dispose de nos jours, d’ici à quelques décennies.

Une telle donne impose à chaque pays, y compris ceux d’Afrique, la nécessité d’envisager une transition mieux réfléchie vers des énergies renouvelables, et peu polluantes comme le soleil, l’eau, les biocarburants...

C’est dans ce cadre que s’inscrit cette initiative des autorités maliennes, en étroite collaboration avec Energie du Mali S.A, de construire une Centrale électrique hybride , fonctionnant à la fois au moyen de l’énergie solaire et du pétrole. C’est dans la localité de Ouéléssébougou, située à quelques dizaines de kilomètres au sud de Bamako que ladite centrale a été construite.

Si l’ouvrage en soi dénote d’une certaine prise de conscience de la part des autorités maliennes, il est loin d’être à la hauteur des enjeux en la matière. Car, inutile de rappeler que nous sommes bel et bien en Afrique subsaharienne : C’est-à-dire la zone la plus ensoleillée du monde. Au Mali, le soleil brille 360 jours sur 365, et avec quelle intensité !

Le fait que les pays de l’Afrique en générale ne sont nullement disposés à s’engager dans une réelle politique visant à vivifier la recherche scientifique sur l’énergie solaire nous paraît assez défaitiste.

Allons nous rester les bras croisés à attendre que l’Europe vienne étaler ses panneaux photo voltaïques en plein désert du Sahara, comme cela est prévu, avant d’entamer une énième course contre la montre ?

Est –il besoin de rappeler à nos responsables politiques africains que nous avons là une bien belle raison de « sacrifier » des milliards au compte de la recherche scientifique ? En l’état actuel de notre niveau de développement, il n y a point de priorité que l’indépendance énergétique. Même l’agriculture, dont les mérites sont, à juste raison, si éloquemment vantés en ces moments ci, ne serait qu’une chimère. Car, vous avez beau avoir les tracteurs, si vous n’avez pas de quoi les mettre en marche, autant prendre vos vieux dabas.

En ce qui concerne le Mali, disons qu’ après avoir perdu la bataille du pétrole, de l’or, du coton… la logique veut que nous ayons des armes mieux affûtées pour les combats à venir. Et le principal combat des décennies à venir s’appellera : Maîtrise des énergies renouvelables, vulgarisation de l’éco-économie, éco-emploi, et industries écologiques.

L’Afrique possède le ciment, le sable et l’eau, il ne nous reste plus qu’à construire, pendant que les autres n’ont rien de tout cela. Alors, retroussons nos manches !


                                                                            Boubacar Mody Sacko


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